Une fois par mois, nous nous retrouvons à l’agence pour les JDA (journée d’agence). L’occasion de (se) former à diverses compétences ou de tester des ateliers. Nous aidons aussi bénévolement des entreprises à avancer sur des sujets en particulier, grâce aux ateliers du produit.
Depuis plusieurs années, je m’intéresse au changement climatique, et aux moyens de réduire mon impact sur l’environnement. Au départ, c’était une démarche personnelle, mais depuis plusieurs mois, je m’intéresse au numérique et à son impact. Me voici à arpenter des thèmes comme le numérique responsable, le Green IT, ou encore l’éco-conception. L’occasion de mener des actions en interne afin de mettre ma pierre à l’édifice, cette fois professionnellement ! Je me suis formée à La fresque du climat depuis 2021.
Avec Amine Ambari, mon manager aussi fresqueur, nous avons organisé une Journée d’agence (JDA) sur le changement climatique et l’éco-conception.
Les objectifs :
- Sensibiliser les participants au changement climatique à l’échelle globale
- Sensibiliser à l’impact des produits numériques
- Présenter quelques référentiels d’éco-conception
À la fin de cet article, je vous inviterai à une mise en pratique d’un petit audit d’éco-conception 🙂
Le matin : ice-breaker fun et fresque du climat
Ice breaker : trouvez vos jumeaux
Après un petit déjeuner commun, nous avons fait un ice-breaker des plus fun : “trouvez vos jumeaux”. Une manière originale de constituer les équipes et démarrer la journée de bonne humeur !
Le principe ? Imprimer 2 ou 3 photos de plusieurs animaux, sur un petit papier, selon la taille des équipes à constituer. Ensuite, l’animateur les distribue au hasard, puis chaque personne prend connaissance de son animal et doit imiter son cri. Les yeux fermés, chaque participant doit retrouver son ou ses acolytes !
Découvrez notre vidéo réalisée lors de cette JDA, fou-rire garanti 🙂
Fresque du climat
La fresque du climat est un jeu de 3 heures, ludique, basé sur le rapport du GIEC. Cet atelier a été créé par Cédric Ringenbach ancien membre du Shift Project . Une association a été créée avec pour objectif de sensibiliser 1 million de personnes d’ici fin 2022 au changement climatique.
Chez Monsieur Guiz nous sommes deux animateurs formés à cet atelier. Nous en avons donc profité pour en organiser un au sein de l’agence !
Séparés en 2 tables de 5 participants, nous avons déroulé les différents lots, puis personnalisé la fresque afin de se l’approprier.
Cela a permis aux participants d’en apprendre plus sur le réchauffement climatique, et surtout d’avoir une vision à long terme de ses conséquences.
L’avantage est qu’en un “simple” jeu de carte, en 3h, on se rend compte de manière ludique des tenants et aboutissements du changement climatique, qui est un sujet complexe à appréhender !
De quoi ressortir avec un état d’esprit différent, une vraie prise de conscience, teinté d’un mélange de plusieurs émotions qui sont abordées grâce à l’arbre des émotions
L’après-midi : émotions, empreinte carbone et éco-conception numérique
Panorama des émotions
L’après-midi, nous avons débuté par un arbre des émotions – aussi appelé mur d’humeurs. Le but : de dé-briefer sur notre état d’esprit après avoir fait la fresque. Chaque personne devait choisir un personnage afin d’illustrer son état émotionnel suite à la matinée. Nous avons eu la surprise de constater que les participants ont eu globalement un état d’esprit rempli d’espoirs, avec une envie d’agir à leur échelle !
Calcul de notre empreinte carbone individuelle
Par la suite, nous avons fait le calcul de notre empreinte carbone avec le site nosgestesclimat. L’occasion de se rendre compte de l’impact carbone de notre quotidien, de l’alimentation, aux transports en passant par notre logement ! Nous avons ensuite fait une mise en commun collective pour voir la moyenne du groupe. Sur l’outil, vous pouvez lancer une session de test collective.
L’outil, open-source, peut être utilisé et personnalisé sur votre site ou application. L’avantage est qu’en plus de calculer l’empreinte carbone, il propose à la fin des solutions personnalisées à mettre en place afin d’atteindre les 2 tonnes de CO2/an que nous devons atteindre pour limiter le réchauffement climatique. Pour voir à quoi ressemble une vie à 2 tonnes, je vous conseille cet article du média NOWU pour lequel j’ai eu la chance de travailler.
Actions à mener contre le réchauffement climatique et priorisation : vie quotidienne
Nous avons entamé ensuite une réflexion commune sur les actions à mener afin de réduire notre empreinte carbone. Un animateur a d’abord collecté les idées grâce à des post-it. Nous avons ensuite classé tous ensembles les idées sur un premier axe : individuel/collectif. Puis nous les avons replacés sur un axe concernant le niveau d’effort à déployer.
Cet exercice a été parfois difficile, selon les visions de chacun. Par exemple, pour l’idée “ne plus se déplacer en avion” : une personne ayant de la famille outre-atlantique ne pouvait sûrement pas se passer de ce moyen de locomotion.
De même, une personne n’ayant qu’un week-end pour voyager, ne se voyait pas utiliser une alternative comme le train, par manque de temps – ou tout simplement car la région de destination n’était pas accessible en TGV. Est-ce une responsabilité individuelle ? À l’échelle d’une collectivité ?
Impact du numérique sur l’environnement et eco-conception numérique
Mais d’abord, c’est quoi l’eco-conception numérique ?
Selon AFNOR, c’est une “ approche méthodique qui prend en considération les aspects environnementaux du processus de conception et développement dans le but de réduire les impacts environnementaux négatifs tout au long du cycle de vie d’un produit. Appliquée aux services numériques, l’écoconception a pour objectif de réduire ou limiter les impacts environnementaux de ces services, de l’expression des besoins jusqu’à leur fin de vie “
Le numérique est loin d’être virtuel. En effet, la fabrication des terminaux numériques est ce qui est le plus coûteux en terme d’émissions de CO2, de consommation de ressources naturelles comme l’eau ou les minerais : elle représente à elle seule jusqu’à 75% de son empreinte. Pour en savoir davantage, je vous conseille l’article (et l’étude associée) de Green IT **Quelle est l’empreinte environnementale du numérique mondial ? (ou l’infographie en pdf).
Or, l’obsolescence des terminaux est principalement causée par la couche logicielle : applications, sites web, logiciels, jeux vidéos… En effet, plus un service numérique est lourd, plus l’utilisateur aura besoin de renouveler son terminal pour un appareil plus puissant.
Nous, concepteurs de services numériques, pouvons entreprendre de nombreuses actions afin d’éviter le renouvellement des appareils numériques.
Un chiffre intéressant : le poids médian d’une page web est passé de 14 Ko en 1995, à 500 Ko en 2011, à 2,1 Mo en 2021 (HTTP Archive). Soit 150 fois plus lourd en l’espace de même pas 30 ans !
Je vous conseille vivement de visionner l’infographie de Qu’est-ce qu’on fait sur le thème de la pollution numérique, qui donne également des pistes pour agir à la fin.
4 recommandations du collectif Green IT afin de limiter l’empreinte du numérique
- Limiter le nombre d’objets connectés
- Réduire la taille des écrans
- Allonger la durée de vie des appareils
- Eco-concevoir les produits numériques → c’est ici, en tant que concepteur, que l’on peut agir
Le guide de l’ecconception de l’association Designers Ethiques nous donne plusieurs leviers d’actions, dont le premier est de bien étudier les besoins utilisateurs, afin de ne développer que les fonctionnalités essentielles et utiles ! Ne pas utiliser de vidéos, réduire la taille des images ou encore limiter le nombre d’animations sont d’autres leviers impactants à mobiliser. Je vous conseille vivement la lecture de ce guide afin de vous approprier les différents leviers, mais une autre composante importante : convaincre votre direction d’adopter une démarche d’eco-conception.
Ce que je retiens de cette journée
Je trouve qu’il n’était pas facile d’aborder le thème de l’éco-conception et de l’impact du numérique, étant donné les nombreuses données à disposition. Pour m’aider, j’ai visionné de nombreuses vidéos et lu de nombreux PDF de sources comme l’ADEME, Green IT ou encore le Shift Project.
L’après-midi est restée plutôt théorique, d’après le ressenti des participants et mon long exposé de chiffres, même si j’ai essayé d’inclure de l’interactivité avec des mini quiz. Je pense que pour une prochaine édition nous pourrons manipuler par exemple le plugin Green IT analysis afin de faire un audit rapide des pages d’un site web.
Globalement, les participants ont été très investis lors de cette journée. Ils ont pu prendre un peu plus conscience du changement climatique à l’échelle globale, grâce à la fresque du climat.
L’après-midi a fait place à de beaux débats et de discussions autour de la responsabilité des entreprises, plus spécifiquement des services informatiques, au niveau de l’empreinte des équipements et produits numériques.
Petit exercice pratique : en quoi ces sites sont eco-conçus ?
Avant de vous quitter, je vous donne deux exemples de site, ayant une version “normale” et une version eco-conçue :
- https://organicbasics.com/ et sa version écologique https://lowimpact.organicbasics.com/eur
- https://www.lowtechmagazine.com/ sont allés plus loin en ayant une version alimentée par un panneau solaire que vous pouvez trouver sur https://solar.lowtechmagazine.com/
En quoi la deuxième version de ces sites est plus respectueuse de l’environnement ?
Le plug-in Green IT Analysis permet de réaliser un audit rapide et donne un Ecoindex de A à G. Venez débattre en commentaires de cet article ou en le partageant sur Linkedin 🙂
J’espère que cet article vous donnera envie d’explorer le sujet du green IT ! Et de sensibiliser à votre tour vos collègues.
N’hésitez pas à venir me parler sur le slack de la communauté We Love Product 🙂
