Éco-conception, 10 choses à faire pour se lancer !

L’éco-conception est un sujet crucial dans nos métiers Product & Design. Il devient aussi crucial dans notre quotidien, dans nos choix de consommation, dans nos prises de décision. Le truc avec l’éco-conception, c’est qu’on se dit souvent qu’il y a beaucoup de choses à intégrer, et pas mal de choses à mesurer pour prouver que ça marche. Une impression qui nous donne envie de reprendre nos vieilles habitudes. Pour vous faire changer d’avis et vous montrer que c’est possible : voici 10 étapes pour vous lancer ! Et en plus, on vous donne notre Toolbox pour vous accompagner au quotidien !

1. Sensibilisation à l’éco-conception : la clé de voûte

Sensibilisation à l'éco-conception : la clé de voûte

La sensibilisation commence par vous et s’étend à vos équipes. Le numérique, comme vous le savez sûrement, est loin d’être 100% virtuel. Cette industrie a un impact considérable sur l’environnement ainsi que sur les humains, depuis les mines d’où sont extraites les matières premières, dans les usines, lors de l’usage mais aussi sur la fin de vie des équipements.

En terme de consommation d’énergie, le numérique connaît une croissance de 9% chaque année. On vous conseille donc d’en apprendre un peu plus afin de comprendre tous les enjeux du sujet et pouvoir en parler de manière éclairée autour de vous.

Nos conseils :
– Organisez des ateliers de sensibilisation comme la fresque du climat
Partagez des ressources éducatives pour établir une base solide de compréhension et d’engagement.
– Faites participer vos équipes dans cette sensibilisation de manière ludique, par exemple avec la plateforme Vendredi !

Vous êtes maintenant sensibilisé au sujet de l’éco-conception, il est temps de se former un peu pour passer à la pratique. Oui il faut des skills pour penser et créer des produits éco-conçus. C’est ici : conception mobile, web design, cadre légal. Pour ça, il y a notre Toolbox, et si vous voulez étendre ça à votre équipe : il y a toujours un Guiz pour vous aider !.

2. Préparer un argumentaire solide :

Bon, on passe un step ! La théorie et la pratique sont réunies, reste maintenant à embarquer tout le monde. C’est un peu comme votre Pitch Elevator de l’éco-conception qui se prépare. Bonne nouvelle, on vous aide avec des arguments précieux : stats, stratégie, organisation. C’est parti !

Avant tout et sans surprise, les bienfaits pour l’environnement :

  • Réduction des Gaz à Effet de Serre.
  • Gestion plus durable des ressources (liée aux matières premières nécessaires pour fabriquer le matériel informatique, mais aussi aux serveurs).
  • Réduction des déchets sur le cycle de vie des produits et le quotidien en entreprise.

Des arguments pour les finances de l’entreprise :

  • Réduction des coûts énergétiques.
  • Réduction des achats (en misant sur de la location, du reconditionnement et recyclage).
  • Réduction des coûts liés à la gestion des déchets.

Une attractivité pour la marque ou l’entreprise :

  • Image positive sur le marché.
  • Attraction de nouveaux talents.
  • Meilleur référencement (SEO) avec un site optimisé.

La conformité face aux lois grandissantes autour de l’éco-conception :

  • Diminution des risques de sanctions (voir la section L’aspect légal).
  • Stimulation de l’innovation pour l’ensemble des équipes (design, tech, etc.).

Des produits plus adaptés à ses utilisateurs grâce à l’éco-conception :

  • Une expérience éco-conçue plus fluide et rapide pour nos utilisateurs (UX, UX Writing…).
  • Toucher une plus grande population via la rétrocompatibilité.
  • Une meilleure performance en connexion bas-débit.
  • Une meilleure accessibilité des interfaces.

Nos conseils :
Utilisez des outils d’audit numériques et des études de cas pour préparer un argumentaire basé sur des données concrètes. Voici quelques ressources pour auditer rapidement :
l’Ecoindex
Ecograder
– Evaluer si votre produit coche le maximum de case au RGESN (Référentiel général d’éco-conception de services numériques).

3. Convaincre le top management

L’engagement du top management joue un rôle crucial dans l’intégration de l’éco-conception. Lorsque les leaders d’une organisation s’impliquent activement en faveur de l’éco-conception (grâce à votre pitch !), ils ne se contentent pas de promouvoir une culture respectueuse de l’environnement. Ils établissent un cadre dans lequel les pratiques durables deviennent une priorité stratégique !

Cet engagement au plus haut niveau assure que vous ayez les ressources nécessaires pour explorer et implémenter des solutions. L’équipe pourra vous accompagner de la conception des produits à l’optimisation des processus, en passant par la chaîne d’approvisionnement. Si le top management suit, cela pousse tous les échelons de l’entreprise à adopter des pratiques qui réduisent l’empreinte écologique. Le tout en générant de la valeur ajoutée pour l’entreprise et ses parties prenantes.

Nos conseils :
Une entreprise convaincue et qui agit est un argument de poids. Cela s’applique au recrutement de nouveaux talents mais sert aussi la formation des talents déjà en place. N’hésitez pas à faire refléter vos valeurs à travers votre marque employeur !

4. Trouver les bons alliés autour de l’éco-conception :

Collaborez avec des collègues clés dans votre équipe :

Ainsi qu’avec les services juridiques et RSE pour créer une dynamique de groupe. En unissant les forces, vous pouvez apporter un éventail de compétences, de perspectives et d’expertises qui enrichissent le processus décisionnel et créatif.

En parallèle, l’équipe RSE assure que les projets s’alignent sur les objectifs de durabilité et les valeurs éthiques de l’organisation. Cette synergie entre les différents services permet d’identifier et de lever les obstacles potentiels de manière proactive, tout en exploitant les opportunités d’innovation responsable. Une collaboration interdépartementale crée un espace de dialogue ouvert, où les idées peuvent être partagées et développées dans un esprit de coopération. Cet environnement collaboratif n’est pas seulement propice à l’émergence de solutions novatrices. Il contribue également à renforcer la cohésion d’équipe et à promouvoir une culture d’entreprise inclusive et engagée, où chaque membre se sent valorisé et impliqué dans la réalisation des objectifs communs.

Nos conseils :
Identifiez des champions de l’éco-conception dans chaque département pour faciliter la collaboration inter-fonctionnelle.
Mettez en place des espaces de partage, par exemple un channel Slack !

5. Désigner des référents dédiés aux sujets d’éco-conception

La nomination de personnes dédiées pour piloter et accompagner les changements en interne est une stratégie cruciale pour maintenir l’élan. Cela permet aussi d’assurer la réussite des initiatives de transformation au sein des entreprises. Les référents jouent un rôle essentiel en servant de point de liaison entre la vision stratégique de l’entreprise et sa mise en œuvre opérationnelle. En étant focalisés sur le sujet, ils apportent non seulement leur expertise et leur passion. Ils facilitent également la communication, la formation et le soutien nécessaire engager un vrai changement dans l’équipe.

Quel rôle leur donner ?

  • Devenir médiateur du top management et des équipes
  • Identifier les résistances
  • Proposer des solutions adaptées et de motiver les équipes
  • Mettre en lumière les bénéfices du changement

Nos conseils :
Choisissez des référents motivés et bien informés qui peuvent agir comme des ambassadeurs de l’éco-conception au sein de votre organisation.
Pensez à établir un pack d’accueil, notre Toolbox par exemple !

6. Audit de votre produit :

On parlait plus haut de l’audit dans la partie : convaincre. Mais entrons plus de le détail avec les étapes de l’audit :

1. Préparation de l’audit éco-conception

  • Définir les objectifs : Clarifiez ce que vous cherchez à évaluer, que ce soit l’efficacité énergétique, la réduction de l’empreinte carbone, l’accessibilité, ou d’autres aspects de l’éco-conception.
  • Identifier les critères d’évaluation : Établissez des critères basés sur des standards reconnus d’éco-conception et de durabilité numérique. Le plus complet reste la liste établie par le RGSEN
  • Choisir une équipe d’audit : L’équipe doit posséder une expertise en éco-conception, en développement de produits digitaux, et idéalement en évaluations environnementales.

2. Examen de la documentation

  • Revue des spécifications : Examinez les documents de conception du produit pour identifier les considérations environnementales prises en compte dès les premières phases.
  • Politiques et engagements : Vérifiez si l’entreprise a des politiques ou des engagements en matière de durabilité qui influencent la conception de vos produits.

3. Analyse du cycle de vie (à voir dans l’étape 7 )

  • Conception et développement : Évaluez comment les principes d’éco-conception sont intégrés dès le début de la conception du produit digital (par exemple, choix des technologies, architecture logicielle économe en ressources).
  • Exploitation et utilisation : Examinez l’efficacité énergétique du produit lors de son utilisation, son impact sur la consommation des données, et les pratiques de réduction de l’empreinte carbone.
  • Fin de vie : Considérez les aspects liés à la fin de vie du produit, comme la facilité de mise à jour, de démontage, de recyclage des composants, et la minimisation des déchets électroniques.

4. Mesures et performances de l’éco-conception

  • Indicateurs clés : Utilisez des indicateurs de performance clés (KPIs) pour mesurer l’efficacité des pratiques d’éco-conception, comme la réduction de la consommation d’énergie ou la diminution des émissions de CO2.
  • Comparaison avec les meilleures pratiques : Comparez les pratiques actuelles avec les meilleures pratiques du marché et les benchmarks pour identifier les domaines d’amélioration.

5. Entretiens avec les parties prenantes

  • Feedback des équipes de développement : Discutez avec les développeurs et les concepteurs pour comprendre comment les principes d’éco-conception sont appliqués au quotidien.
  • Perspectives des utilisateurs : Recueillez les retours des utilisateurs sur leur perception de la durabilité du produit et son impact environnemental.

6. Rapport d’audit et recommandations

  • Synthétiser les constatations : Compilez les données collectées en un rapport d’audit, mettant en évidence les forces, les faiblesses et les opportunités d’amélioration.
  • Proposer des actions : Formulez des recommandations concrètes pour améliorer l’intégration des principes d’éco-conception dans le produit digital.

7. Plan d’action et suivi des mesures éco-conception

  • Élaborer un plan d’action : Développez un plan d’action en collaboration avec les équipes concernées pour adresser les recommandations.
  • Mettre en place un suivi : Assurez un suivi régulier pour évaluer les progrès réalisés en matière d’éco-conception et ajuster le plan d’action si nécessaire.

Nos conseils :
Utilisez des outils d’analyse d’impact environnemental pour une évaluation détaillée et objective ! (outils listés dans l’étape 2)
Dans notre Toolbox, on vous donne toutes les ressources pour mesurer vos projets, allez jeter un oeil !

7. Questionner la Chaîne de Valeur

Comment questionner sa chaîne de valeur ?

On vous conseille d’analyser chaque partie du cycle de vie : des matières premières, à la fabrication, du transport, de l’utilisation, de la fin de vie du produit. C’est ce qu’on appelle : l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

C’est une méthode d’évaluation des impacts environnementaux associés à tous les stades du cycle de vie d’un produit, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie, incluant la gestion des déchets. Cette approche permet d’identifier et de quantifier les impacts environnementaux pour réduire l’empreinte écologique du produit. Voici les principales étapes et composantes de l’ACV dans le cycle d’un produit :

1. Définition de l’objectif et du champ d’application

  • Objectif : Spécifier la raison de l’ACV y compris l’intention de l’étude et le public cible.
  • Champ d’application : Délimiter les aspects du produit et du système à évaluer, tels que les limites systémiques (par exemple, géographiques, temporelles), les processus à inclure et les impacts environnementaux à considérer.

2. Analyse de l’inventaire (ACI)

  • Collecte de données : Rassembler des données quantitatives sur les entrées (ressources naturelles, énergie) et les sorties (émissions, déchets) de chaque étape du cycle de vie du produit.
  • Modélisation du système : Construire un modèle du système de produit qui reflète fidèlement les flux de matières et d’énergie à travers les différentes phases de son cycle de vie.

3. Évaluation de l’impact du cycle de vie (EICV)

  • Sélection des catégories d’impact : Choisir les catégories d’impact pertinentes, telles que le changement climatique, l’épuisement des ressources, la toxicité, l’eutrophisation, etc.
  • Allocation des impacts : Attribuer les impacts environnementaux identifiés dans l’ACI aux catégories d’impact sélectionnées pour évaluer l’empreinte écologique globale du produit.

4. Interprétation

  • Analyse des résultats : Examiner et analyser les résultats de l’EICV pour identifier les « points chauds » environnementaux, c’est-à-dire les étapes ou processus qui contribuent le plus significativement aux impacts globaux.
  • Stratégies d’amélioration : Proposer des recommandations pour réduire les impacts négatifs identifiés, telles que l’optimisation des processus, le choix de matériaux plus durables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, ou la modification de la conception du produit.

5. Amélioration continue

  • Mise en œuvre des recommandations : Appliquer les stratégies d’amélioration pour réduire l’empreinte environnementale du produit.
  • Réévaluation : Réaliser des ACV périodiques pour évaluer l’efficacité des mesures d’amélioration et identifier de nouvelles opportunités de réduction des impacts environnementaux.

Nos conseils :
Organisez des sessions de brainstorming avec des équipes multidisciplinaires pour explorer des solutions innovantes et durables.

8. Objectifs et Outils de Mesure dans l’éco-conception :

Pas d’optimisation dans l’éco-conception sans mesure

Vous entendez parler de KPI’s régulièrement dans vos projets quotidiens. Cela s’applique aussi à l’éco-conception !
L’intégration des indicateurs de performance clés (KPIs) spécifiques à l’éco-conception dans les stratégies d’entreprise est essentielle pour évaluer l’avancement des initiatives de durabilité. Ces KPIs fournissent des mesures quantitatives qui permette le suivi des progrès réalisés.

En mesurant des aspects tels que la réduction de l’empreinte carbone, l’efficacité énergétique, votre note écoindex, ou encore l’amélioration du taux de recyclabilité des produits, vous obtiendrez des données concrètes sur l’impact de leurs actions. Ces KPIs servent non seulement à évaluer les performances internes et à orienter les décisions stratégiques, ils jouent également un grand rôle dans la communication avec les parties prenantes, en démontrant l’engagement de l’entreprise envers la durabilité.

Si vous ne savez pas comment fixer vos KPI’s ou OKR, on vous invite à lire cet article !

Nos conseils :
Faites un KPI’s Tree ! Un outil visuel puissant qui décompose les objectifs stratégiques KPI et mesures sous-jacentes. Cela permet de montrer comment différents niveaux de mesures contribuent à atteindre les objectifs globaux.

9. Sensibiliser les utilisateurs sans Greenwashing

De vrais engagements !

Sensibiliser les utilisateurs à l’importance du développement durable sans tomber dans le piège du greenwashing est un défi majeur pour les marques engagées. On sait que l’éco-responsabilité est plus qu’un argument marketing ; c’est un engagement profond envers notre planète. Pourtant, comment faire passer le message sans sembler opportuniste?

Cela réside dans la transparence et l’authenticité. En partageant ouvertement les efforts réels, les défis rencontrés et les succès, on crée une connexion de confiance avec nos utilisateurs. Il s’agit de mettre en lumière les initiatives concrètes, comme la réduction de l’empreinte carbone, l’utilisation de matériaux recyclés ou encore les pratiques éthiques de production. En privilégiant l’éducation et l’implication des utilisateurs dans ces démarches, on favorise une prise de conscience collective. Pensez par exemple à la co-conception, des demandes de feedback, une case contact pour faire remonter des idées. Toutes ces initiatives permettent d’inviter chacun à faire partie de la solution.

Nos conseils :
Communiquez de manière transparente sur vos initiatives et progrès en matière d’éco-conception, en évitant de sur-vendre ou de déformer vos efforts.

10. Perpétuer la Veille et le Partage

Comment rester à la page ?

L’éco-conception, avec son rythme effréné d’innovations et de nouvelles pratiques, exige de nous une veille constante pour rester à la pointe. C’est là que notre Toolbox éco-conception entre en jeu, en se révélant être un atout indispensable !

Elle ne se contente pas de fournir des outils et des méthodologies pour une conception plus verte; elle propose également une plateforme dynamique de veille. En intégrant les dernières recherches, études de cas, et tendances en matière de durabilité, notre Toolbox devient le cœur battant de l’information éco-responsable. Ce faisant, elle encourage non seulement l’acquisition de connaissances mais aussi le partage entre pairs. Que vous soyez designer, chef de produit ou simplement passionné par l’éco-conception, la Toolbox vous permet de rester informé des meilleures pratiques et des innovations qui façonnent l’avenir. En perpétuant la veille et le partage, nous créons ensemble une communauté soudée, prête à relever les défis environnementaux de notre époque.

Nos conseils :
Sur vos outils collaboratifs ou votre messagerie d’entreprise, ouvrez un espace dédié à l’échange de bonne pratique et de veille.
Pensez aussi aux événements pro, par exemple, notre serious game MyPractice pour l’échange entre pairs !

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