Résumé
Comment conjuguer IA générative et maîtrise des risques dans un secteur aussi sensible que la banque privée ? IndoSuez, la filiale de gestion de fortune du Crédit Agricole, partage son retour d’expérience et dévoile la méthode adoptée avec les équipes de Monsieur Guiz pour implanter l’IA : un Design Sprint structuré, collaboratif et centré sur l’humain. En quelques semaines, les collaborateurs ont su identifier des cas d’usage, prototyper des solutions et enclencher une dynamique d’adoption durable. Un exemple concret d’accélération sécurisée à suivre de près pour toutes les organisations en phase d’exploration IA.
Introduction
Intégrer l’IA générative dans une organisation, particulièrement dans des secteurs exigeants comme la banque, présente autant d’opportunités que de risques. Comment éviter les pièges et déployer ces technologies innovantes en toute sécurité ? IndoSuez, filiale de gestion de fortune du groupe Crédit Agricole, propose une réponse efficace : le Design Sprint. Grâce à cette méthodologie agile et collaborative, IndoSuez est parvenu à accélérer considérablement le déploiement de ses projets d’IA générative, tout en impliquant activement ses collaborateurs dès les premières phases. Une approche qui combine innovation, sécurité et humain. Retour d’expérience sur cette méthode gagnante.
Pourquoi IndoSuez mise sur le Design Sprint pour l’IA générative ?
Chez IndoSuez, l’ambition de tirer parti de l’IA générative était claire : accélérer la transformation digitale sans compromettre la sécurité ni la qualité de service. Mais encore fallait-il savoir par où commencer, comment impliquer les bonnes parties prenantes et sur quels cas d’usage se concentrer. Pour répondre à ces enjeux, la banque a fait un choix stratégique : s’appuyer sur le Design Sprint.
Popularisé par Google Ventures, le Design Sprint est une méthode structurée en cinq étapes qui permet de passer rapidement de l’idée à un prototype testé par de vrais utilisateurs. C’est cette promesse d’accélération, sans sacrifier la rigueur, qui a séduit IndoSuez. « Mettre en place un POC peut parfois prendre six mois ; avec le Design Sprint, on obtient des retours utilisateurs en cinq jours », explique Tony Nonnenmacher, directeur du design chez Monsieur Guiz, qui a accompagné la démarche.
Cette approche s’est révélée particulièrement adaptée aux enjeux IA. Elle permet de formuler des hypothèses claires, d’aligner les métiers, l’IT et la conformité autour de cas d’usage partagés, puis de tester rapidement la pertinence d’une solution. Comme le résume Lydie Percier, Chief Innovation Officer d’IndoSuez :
« Le design sprint nous a permis de passer de l’idée à un prototype fonctionnel en quelques jours, tout en impliquant les utilisateurs finaux. »
Impliquer pour réussir : l’humain au cœur de la démarche
Dès les premières étapes du projet, IndoSuez a fait le choix de placer les utilisateurs au centre du processus. L’objectif : éviter un déploiement technologique « hors sol », déconnecté des réalités métiers. C’est justement l’un des grands atouts du Design Sprint : il favorise la co-construction et l’engagement en impliquant des profils variés – banquiers privés, gestionnaires, fonctions support – dans la définition des besoins et des irritants à résoudre.
Cette implication a permis de lever rapidement des points de blocage potentiels, notamment sur la perception de l’IA. Entre enthousiasme et inquiétude, les collaborateurs exprimaient à la fois leur curiosité et leurs doutes : l’IA allait-elle remplacer leur savoir-faire ? Pouvait-on vraiment lui faire confiance ? En les associant très en amont, le projet a pu répondre à ces questions sans tabou, et transformer les résistances en leviers d’adhésion.
L’intégration des équipes conformité et IT dès la phase d’idéation a aussi joué un rôle clé dans la réussite du projet. Elle a permis d’anticiper les contraintes réglementaires et techniques, et de construire des solutions réalistes.
« En impliquant les métiers, l’IT et la conformité dès le début, nous avons pu anticiper les freins et co-construire des solutions adaptées. »
Sécurité et conformité : comment IndoSuez maîtrise les risques liés à l’IA ?
Dans un environnement aussi réglementé que celui de la banque privée, intégrer l’IA générative ne peut se faire à la légère. Pour IndoSuez, le défi était double : tirer parti de la puissance des modèles génératifs, tout en respectant des exigences strictes en matière de confidentialité, de sécurité et de traçabilité des données. Là encore, le Design Sprint s’est révélé un cadre précieux pour aborder ces enjeux sans les éluder.
Dès les premiers ateliers, les équipes ont posé à plat les principales zones de risque : données sensibles mal structurées, manque de transparence des modèles, difficultés d’explicabilité des résultats, ou encore confusion entre automatisation et délégation de responsabilité. Autant de sujets sur lesquels la collaboration entre métiers, experts IA, IT et conformité a permis de définir des garde-fous concrets et directement intégrés dans les prototypes.
Surtout, l’approche a permis de sortir d’une logique purement technologique pour remettre la maîtrise métier au cœur des choix. En testant des cas d’usage concrets – comme l’assistance à la recherche documentaire ou l’enrichissement du process KYC (Know Your Customer, ou « connaissance client ») – les participants ont pu valider ce qui faisait sens dans leur quotidien… et ce qui ne passait pas le filtre de la confiance.
« Cette approche nous a aidés à anticiper les enjeux réglementaires et à intégrer des garde-fous dès la conception. »
Quels résultats pour IndoSuez après le Design Sprint ?
Au-delà de la méthodologie, ce sont surtout les résultats obtenus qui confirment la pertinence du choix d’IndoSuez. En l’espace de quelques semaines, trois cas d’usage concrets ont été identifiés, cadrés, prototypés… et pour certains, déjà déployés. Parmi eux : une interface d’assistance à la recherche documentaire, un moteur de génération de contenus personnalisés, et un outil d’enrichissement du process KYC. Autant de réponses directes aux irritants remontés par les équipes terrain.
Les bénéfices sont multiples. Sur le plan opérationnel, les premiers retours montrent une amélioration significative de la productivité des équipes en front office, libérées de tâches répétitives et chronophages. Sur le plan culturel, le sprint a servi de catalyseur pour accélérer l’acculturation à l’IA générative, en levant les fantasmes comme les craintes. Les collaborateurs, initialement sceptiques ou simplement curieux, sont devenus acteurs de la démarche.
Mais l’impact dépasse les prototypes eux-mêmes. L’initiative a enclenché une dynamique vertueuse : de nouveaux besoins ont émergé, d’autres Design Sprints sont en cours de planification, et des équipes pluridisciplinaires ont commencé à se structurer pour accompagner les projets IA sur le long terme. IndoSuez ne se contente plus d’explorer l’IA : elle l’intègre progressivement comme un levier de transformation.
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Conclusion
Le cas IndoSuez illustre une vérité essentielle : intégrer l’IA générative ne relève pas d’un simple choix technologique, mais d’un véritable projet d’entreprise. En s’appuyant sur le Design Sprint, la banque a su réunir les conditions d’un déploiement rapide, maîtrisé et centré sur l’humain. Résultat : des cas d’usage pertinents, des équipes engagées, et une dynamique d’innovation ancrée dans le réel. Pour les organisations qui cherchent à concilier vitesse, sécurité et adoption, cette approche hybride – entre rigueur méthodologique et agilité créative – constitue une voie d’exploration à la fois concrète et prometteuse.
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