AI Ops : quand l’IA devient le nouveau terrain de jeu des Ops

L’IA ne remplace pas les Ops. Elle les oblige à se réinventer.

Entre accélération, gouvernance et accompagnement humain, les métiers Ops se retrouvent au cœur de la transformation.

L’IA devient un levier d’orchestration et de sens.

Introduction

L’IA s’invite dans les organisations à la vitesse d’un sprint produit.

D’abord perçue comme un gadget, elle s’impose désormais dans les outils, les process, et même la prise de décision.

Et si cette transformation ne concernait pas seulement la tech, mais surtout… les Ops ?

Parce qu’entre accélération et gouvernance, entre pédagogie et résistance au changement, ce sont eux qui orchestrent la bascule.

Les Ops deviennent les nouveaux médiateurs de la transformation : garants de la cohérence, de la confiance et du sens.

Chez Monsieur Guiz, on a voulu leur donner la parole.

Le 17 octobre 2025 , trois voix : Lorie Peron (Monsieur Guiz) Head of Ops, Louis Charpigny (Decathlon) Product Ops et Nicola Carli (Payfit) AI Ops ont partagé leur terrain de jeu : celui de l’AI Ops.

L’adoption de l’IA : entre enthousiasme et prudence

L’IA ne s’est pas imposée par décret.

Elle est entrée par la porte du quotidien : une macro dans Notion, un prompt dans Figma, un copilote dans Jira.

D’abord vue comme un gain de temps ponctuel, elle s’est vite transformée en réflexe de travail.

Ce mouvement, les Ops l’ont observé de près. Car quand tout le monde expérimente en même temps, le rôle des Ops devient d’organiser sans freiner, de canaliser sans casser l’élan.

Ils identifient les “champions IA”, ces profils curieux qui testent, partagent et diffusent les bonnes pratiques.

Mais l’adoption spontanée a un revers : celui du désalignement. Les outils se multiplient, les usages divergent, et les règles manquent.

Les Ops doivent alors passer de la curiosité collective à une adoption maîtrisée : construire des cadres d’expérimentation, formaliser les retours d’usage, et créer la confiance nécessaire à une adoption durable.

En somme, l’IA avance vite, mais elle n’avance bien que si quelqu’un garde la carte du terrain.

Et ce rôle, c’est souvent celui des Ops.

Gouvernance, sécurité et confiance : le nouveau challenge Ops

Adopter l’IA, c’est bien. Mais la déployer dans un cadre sécurisé et cohérent, c’est une autre histoire.

Très vite, les équipes Ops se retrouvent au croisement de trois pressions :

  • la vitesse des usages terrain,
  • la prudence des équipes sécurité et juridique,
  • et la nécessité de garder une expérience fluide côté produit.

La gouvernance IA ne se résume pas à une charte d’usage. Elle touche à la transparence des modèles, à la propriété des données, et surtout à la confiance collective.

Sans accompagnement, le risque est double : la “Shadow IA” (des outils non validés qui pullulent) et la méfiance des équipes, qui n’osent plus tester.

C’est ici que les Ops deviennent stratégiques car ils posent les garde-fous tout en laissant de la place à l’exploration et ils traduisent les enjeux de sécurité en langage métier, et les ambitions business en principes de gouvernance.

L’IA n’est donc pas qu’une affaire de technologie — c’est une question d’équilibre entre confiance, clarté et curiosité.

L’IA, nouvelle compétence ou nouveau rôle Ops ?

Les premiers mois d’adoption ont été marqués par l’expérimentation.

Mais très vite, une question s’est imposée : qui orchestre tout ça ?

Les Ops, historiquement garants des process, découvrent qu’ils doivent désormais piloter des systèmes intelligents autant que des humains.

Ce glissement dessine un nouveau profil : celui de l’AI Ops. Un rôle hybride, à mi-chemin entre la data, le produit et la transformation.

Leur mission : comprendre les logiques des modèles, les intégrer aux outils internes, et mesurer leur impact sur la performance collective.

Mais au-delà du poste, c’est tout un champ de compétences qui évolue.

Savoir prompt-er, évaluer un modèle, gérer la qualité des données, définir une stratégie de gouvernance… deviennent autant de briques du rôle Ops de demain.

Et comme toujours, la compétence la plus importante n’est pas technique : c’est la pédagogie.

Accompagner, rassurer, former, traduire : autant d’actes quotidiens qui transforment les Ops en véritables chefs d’orchestre du changement IA.

Ce que l’IA change vraiment : la posture Ops

L’IA n’a pas seulement changé les outils. Elle a surtout redéfini la posture des Ops. Avant, leur rôle se jouait souvent en coulisses : coordonner, documenter, fluidifier.

Aujourd’hui, ils deviennent visibles — parce qu’ils portent une mission clé : donner du sens à la transformation.

Les Ops se situent à un carrefour : entre productivité et éthique, innovation et responsabilité, autonomie et cohérence. Ils apprennent à arbitrer, à prioriser, à expliquer.

L’IA ne leur enlève rien — elle les force à s’élever.

Dans les équipes où elle s’installe durablement, l’IA devient un catalyseur de culture :

elle pousse à questionner les pratiques, à rendre les décisions plus explicites, à renforcer la transparence.

Et dans cette nouvelle dynamique, les Ops deviennent les gardien·nes de la confiance — ceux qui s’assurent que la vitesse ne fait pas perdre la vision.

L’IA ne rend donc pas les Ops obsolètes.

Elle leur donne un rôle encore plus stratégique : celui de faire tenir ensemble la technologie, les équipes et le sens.

Conclusion : L’IA ne remplace pas les Ops, elle les révèle

L’IA ne signe pas la fin des Ops — elle marque le début d’un nouveau chapitre.

Celui où les Ops deviennent des médiateurs du changement, capables d’articuler innovation, gouvernance et culture.

Car derrière chaque automatisation, il y a un cadre à poser.

Derrière chaque copilote, un humain à accompagner.

Et derrière chaque transformation, une vision à maintenir.


📺 Live LinkedIn : “AI Ops, quand l’IA devient le nouveau terrain de jeu des Ops”

🗓️ Jeudi 17 octobre à 12h30

🎙️ Avec Lorie Peron, Louis Charpigny et Nicola Carli

👉 Voir le replay : https://www.linkedin.com/events/7381973879876984832/

Parce qu’entre l’humain et la machine, il y a toujours un Ops pour créer le lien.

Marie
Ezan Le Tesson

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